Chose promise, chose due, le gouvernement a, au moyen d’une lettre rectificative, fait entrer la dernière réforme des retraites au sein des débats visant l’adoption de la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. Voici les aménagements qui, adoptés le 12 novembre 2025 en première lecture par l’Assemblée nationale, seraient apportés à la réforme, sous réserve des modifications qui pourraient être introduites au fil des discussions parlementaires. Coup de frein sur le relèvement de l’âge de départ à la retraite Pour rappel, la réforme des retraites de 2023 relève progressivement, de 62 à 64 ans, l’âge légal de départ à la retraite. Il en est de même de la durée d’assurance requise pour obtenir une pension de retraite à taux plein (50 %) : celle-ci est progressivement relevée de 168 à 172 trimestres (soit 43 ans). Les dispositions nouvellement insérées dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 ont pour effet de suspendre, jusqu’à janvier 2028, le relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite et de la durée d’assurance requise nécessaire à l’obtention d’une pension à taux plein. À ce titre, elles modifient le calendrier initialement prévu, selon les modalités suivantes : Âge légal de départ à la retraite et durée d’assurance requise* Année de naissance Règles en vigueur (réforme des retraites de 2023) Règles envisagées (PLFSS 2026) Âge légal de départ à la retraite Durée d’assurance requise Âge légal de départ à la retraite Durée d’assurance requise 1963 62 ans et 9 mois 170 62 ans et 9 mois 170 1964 63 ans 171 62 ans et 9 mois 170 1965 (Du 1 er janvier au 31 mars) 63 ans et 3 mois 172 62 ans et 9 mois 170 1965 (Du 1 er avril au 31 décembre) 63 ans et 3 mois 172 63 ans 171 1966 63 ans et 6 mois 172 63 ans et 3 mois 172 1967 63 ans et 9 mois 172 63 ans et 6 mois 172 1968 64 ans 172 63 ans et 9 mois 172 1969 64 ans 172 64 ans 172 *Nombre de trimestres de retraite nécessaires pour l’obtention d’une pension de retraite à taux plein. Précision : l’aménagement de la durée d’assurance requise s’appliquerait également aux assurés qui bénéficient d’un départ anticipé pour carrière longue, inaptitude ou invalidité pour les pensions de retraite prenant effet à partir du 1 er septembre 2026. Un financement de 1,5 Md€ Mais cet aménagement aurait d’importantes conséquences financières, soit un coût de 1,5 Md€ selon le gouvernement sur 2026 et 2027. Un coût qui serait financé par : - une augmentation, en 2026, du taux de la taxe exceptionnelle nouvellement mise à la charge des organismes complémentaires d’assurance maladie (mutuelles, compagnie d’assurance…), dont le taux passerait à 2,25 % (contre 2,05 % prévus initialement) ; - un renforcement, en 2027, de la sous- indexation du montant des pensions de retraite par rapport à l’inflation, soit une sous-indexation de 0,9 point (contre 0,4 point initialement prévu). 11